Les habitants et amoureux du Touquet-Paris-Plage l’ont vu se transformer en quelques années. Longtemps à part, voire snobé par certains, le quartier Quentovic est aujourd’hui particulièrement en vogue.
On ne peut pas parler de naissance. Le quartier Quentovic au Touquet-Paris-Plage a toujours vécu. Peut-être loin des tumultes de la fameuse rue Saint-Jean, mais il a toujours vécu. C’est même le quartier qui compte le plus d’habitants à l’année. « Renouveau, serait peut-être plus approprié », songe Pierre Flahaut, ambassadeur du quartier. Chargé de mission à la mairie, il se fait le trait d’union entre les commerçants, les habitants et la commune. Lorsqu’il parle de Quentovic, on comprend très vite pourquoi il y est si attaché.
Le quartier du peuple
« Quentovic a une histoire singulière, c’est le quartier populaire du Touquet par excellence. Celui construit il y un siècle pour les majordomes, les chauffeurs, les nourrices, les cuisiniers, les jardiniers et autres personnels de maison des grandes familles bourgeoises lilloises et parisiennes. Situé à l’embouchure de la Canche, il n’était qu’un amas de dunes, avant que la station sorte de terre. On a commencé à élever les majestueuses villas en ville et dans la forêt, et quand il a fallu loger toutes les personnes qui travaillaient au service des familles, souvent des étaplois, on a construit dans les dunes. Au départ, il s’agissait de baraquements, bâtis avec du bois récupéré sur le camp militaire britannique tout proche de la Première Guerre mondiale. Il existe encore, pour la petite histoire, quelques baraquements au Touquet, dont un, rue de Londres. On a utilisé aussi des moellons de pierre calcaire d’une carrière d’Etaples pour faire les routes. Il y avait vraiment deux mondes : les belles villas du centre et de la forêt, et les maisons modestes de Quento », explique Pierre Flahaut.
Recréer du lien
Cette dualité a longtemps existé au Touquet. Quentovic a été, pendant des décennies, considéré comme le parent pauvre de la station. Il y a dix ans, la municipalité décide de le revoir complètement, de « recréer du lien en construisant quelque chose de nouveau à partir d’un parking vide qui marquait physiquement la rupture entre le cœur de ville et le quartier historique », explique Magali Longuet, directrice-adjointe du cabinet du maire. Autour d’une grande place piétonne, 250 logements ont ainsi été construits et inaugurés en 2021. D’ici la fin d’année, Quentovic sera également pourvu d’une maison médicale et d’un béguinage de 51 logements. L’architecture fait écho aux traditionnelles Touquettoises. « Le choix du promoteur a été réalisé en concertation avec les habitants. En 2016, ils ont voté et dû choisir entre neuf projets. C’est celui d’Edouard Denis, qui reprenait l’architecture historique du Touquet, qui a été choisi. Les résidences s’insèrent joliment dans l’existant », poursuit Magali Longuet.
Un quartier commerçant
Sur la place, les commerces n’ont pas tardé à s’installer. Les petits nouveaux côtoient les historiques. « La volonté municipale était aussi de créer une place qui réponde à celle du marché couvert de l’autre côté de la station », explique Pierre Flahaut. « Dans quelques années, vous verrez, notre place sera le cœur battant du Touquet », s’amuse à parier Julien Krizek, instigateur du Bouillon, une très belle brasserie qui réinterprète les célèbres bouillons parisiens. Déjà propriétaire du bar de plage O’Safran, Julien Krizek a investi Quentovic « par opportunisme ». « Quand j’ai entendu parler des projets de la ville, je me suis dit que ça ne pouvait que fonctionner. Nous sommes à 300 mètres de la rue Saint-Jean, à deux pas de la plage et de la forêt. La place offre un terrain de jeu formidable. Vous pouvez y déjeuner en terrasse tranquillement en laissant les enfants jouer en sécurité. C’est très agréable et surtout unique dans la station ! », témoigne-t-il.
Un art de vivre
La place n’a en effet pas tardé à avoir ses adeptes. Il y a ceux qui ne rateraient pour rien au monde les marchés du terroir le dimanche matin, ceux qui se donnent rendez-vous pour jouer à la pétanque sur l’un des boulodromes, ceux qui viennent flâner devant la vitrine de l’Oliveira, prendre soin d’eux à l’Atelier Coiffure, refaire le monde au Quento (un historique de la première heure), louer un vélo chez Energie Vélo, et la liste est encore longue. « La diversité et le dynamise des commerçants est une vraie force. Nous avons tout sur place et nous allons bientôt accueillir un poissonnier qui était présent au marché », se réjouit Pierre Flahaut. « C’est clairement un nouveau lieu de vie dans la station ».
Animé toute l’année
Un lieu de vie animé toute l’année. « Aux prochaines vacances scolaires, il y aura des animations dans la station sur le thème d’Halloween, avec un grand concours de déguisements sur la place Quentovic le 4 novembre. Pour les fêtes de Noël, la place accueillera un village de Noël avec 18 chalets, une patinoire synthétique, un carrousel et une balle de Noël géante ». Soyons honnêtes, tous les amoureux du Touquet n’ont pas encore pris l’habitude de « pousser » jusque Quentovic. « Il reste encore des choses à faire, notamment au niveau des accès », concède Pierre Flahaut mais « on sent qu’il se passe quelque chose. Les prix de l’immobilier ont d’ailleurs flambé ». Si vous séjournez au Touquet pendant les vacances de la Toussaint, on vous incite de notre côté à découvrir le marché de l’artisanat et des créateurs les jeudis 27 octobre et 3 novembre. Surprises et talents seront au rendez-vous.
Publié le 16 octobre 2022