Quel regard portez-vous sur l’actuelle crise de l’immobilier ?
Xavier Kieken : Le contexte n’est pas simple pour les promoteurs mais l’histoire et les résultats actuels de KIC nous montrent qu’il ne faut pas céder à la panique. KIC est née d’une crise et elle en a déjà traversé quatre ! Au début des années 80, à la suite des chocs pétroliers, les entreprises de construction disséminées en France ont été absorbées par les grands groupes Français de BTP. Alors jeune ingénieur dans la plus grande entreprise Lilloise de construction, j’ai décidé de me lancer dans l’aventure entrepreneuriale en me focalisant sur le marché des magasins de centre-ville et des petits immeubles de bureaux. KIC est née d’une crise le 2 avril 1984. Elle en a traversé trois autres : en 1992 après une restriction drastique des crédits, en 2002 avec la « bulle internet » et en 2012 avec la crise des subprimes. La crise actuelle sera notre cinquième. Nous sommes restés, sur tous nos marchés, agiles, toujours ouverts aux opportunités et à de nouvelles diversifications. Nous allons donc la gérer !
Dans quelle mesure la crise touche-t-elle KIC ?
Charles-Emmanuel Cliche : Comme tous les promoteurs, nos résultats sont moins bons que ceux des années précédentes mais la crise nous a touchés dans une moindre mesure. La diversification de nos activités (tertiaire et logement) a permis de réduire les risques, tout comme notre présence sur plusieurs territoires (région parisienne, la métropole lilloise et bien sûr la Côte d’Opale). Nous sommes moins exposés aussi et surtout car il s’agit avant tout d’une crise de l’investissement. Or, nos résidences s’adressent aux propriétaires occupants.
Construire pour les locaux vous permet donc d’être moins impactés ?
Charles-Emmanuel Cliche : C’est en tout cas comme cela que nous nous l’expliquons. Sur 2023, nous avons vendu 82 % de nos logements à des propriétaires occupants quand la profession tourne plutôt autour de 25 %. Les chantiers que nous portons actuellement sur la Côte d’Opale, L’Orion à Merlimont et Le Myriel à Montreuil-sur-Mer, ainsi que Les Fontines à Arques démarrent tout à fait normalement. Celui de la résidence Mutinot à Boulogne-sur-Mer s’achève et il ne reste que quelques T2 à la vente.
Les personnes qui souhaitent acheter dans le neuf sur la Côte d’Opale ont donc tort de s’inquiéter ?
Charles-Emmanuel Cliche : Avec les discours ambiants, nous comprenons bien sûr cette inquiétude. Quand on se lance dans l’achat d’un appartement neuf, on se projette à plusieurs années. Nos clients nous questionnent régulièrement sur ce qui pourrait se passer en cas de faillite par exemple. En France, dans le cadre d’une Vente en l'État Futur d'Achèvement (VEFA), la loi fait obligation au promoteur de fournir à l'acquéreur une GFA (Garantie Financière d’Achèvement). En cas de défaillance du promoteur, cette dernière lui assure que les travaux seront achevés et que la livraison de l'appartement acheté sur plan aura lieu sans encombre. Si j’avais un message à faire passer aux personnes qui cherchent à acheter un appartement avec du confort acoustique et thermique dans un environnement bien situé pour y vivre, je leur dirais : ne vous gênez pas !
Vous construisez pour les propriétaires occupants, comment cela se traduit-il concrètement ?
Charles-Emmanuel Cliche : Nos résidences répondent avant tout à un besoin. Concrètement, nous allons à la rencontre des maires pour comprendre ce dont leur population a besoin. À Arques par exemple, les logements ont quasiment tous été vendus à des personnes du troisième âge, qui se sont séparées de leur maison pour vivre en appartement et aborder le quatrième âge sereinement. Sur la Côte d’Opale, nous ne construisons pas des studios-cabine destinés aux locations saisonnières comme on peut en voir partout. Chez KIC, nous proposons des appartements spacieux, dotés d’espaces dédiés pour la vie quotidienne (cuisine ouverte, cellier, suite parentale, pièces de vie prolongées par un extérieur, etc.) ainsi que des grandes typologies (T4 voire T5 parfois). Nos résidences sont conçues pour y vivre toute l’année. Nous avons implanté une agence à Boulogne-sur-Mer pour être au plus proche du terrain. Nous proposons des prix de lancement attractifs et ciblons nos communications sur les communes concernées en début de lancement. Encore une fois, notre objectif est d’abord de répondre aux besoins d’un territoire et de ses habitants.
Xavier Kieken et Charles-Emmanuel Cliche
Publié le 07 février 2024